Royal Pantone
Royal Pantone, c’est encore un duo. Une jolie fille qui chante et un grand brun qui gratte. Vu et revu, et déjà fait. Mais il y a autre chose à vous raconter : tout devait être évident mais le destin a choisi d’écrire le truc autrement.
Tictone et Konop se rencontrent par hasard sur une plage en 2002, une jam session sous le clair de lune, les cheveux au vent, l’insouciance de la jeunesse, un saxophone et une nuit blanche, des chansons à venir et un avenir à construire : plein de clichés comme on les aime. Cette rencontre magique c’est comme une étoile de destin musical filant à toute allure... Comme vous pouvez le constater on avait déjà tout ce qu’il faut pour pondre les phrases classiques des biographies de duo pop au miel. Leur feeling musical est alors une évidence. Mais c’était trop beau. Trop facile. Mieux vaut laisser tomber et passer à autre chose. La vie aime l’ironie. Jamais perdus de vue mais jamais le bon moment. 18 années plus tard, la demoiselle est devenue une graphiste et peintre reconnue, et surtout une des rares femmes street-artist française à se percher à 20 mètres de haut pour gribouiller des murs dans le monde entier. Lui est un nom qui circule chez les derniers disquaires rock underground puisqu’après un voyage à New York, il est produit par John Zorn qui l’introduit au sein de la downtown scene.
Il faut donc attendre d’être sûr que tout les oppose, attendre qu’ils soient déjà à l’âge où sportifs et mannequins sont à la retraite, attendre d’être dans l’impératif de faire grandir leurs enfants respectifs, attendre d’être certains que leurs univers artistiques s’ignorent totalement, attendre qu’on ne les attende plus pour qu’ils se décident enfin à s’enfermer en studio pour produire autre chose que des essais de duo folk ou un groupe qui fait des chansons sympas avec une fille devant et un guitariste lunaire. 18 années plus tard, cela donne Chromatic, un opus coloré, un dégradé musical. Un chromatic qui ne sera pas la bande son d’un biopic de street-art, ni les tableaux d’un rocker sur le retour. 18 ans, l’âge de la maturité, ça ne s’invente pas. Tictone et Konop mènent la danse d’une seule main de maître avec leur nouveau bébé Royal Pantone.